top of page

Valorisation des résidences de tourisme : Une résidence de tourisme ne doit en aucun cas être assimilée à un hôtel

  • Alex
  • il y a 4 jours
  • 2 min de lecture

⚖️ Contexte et dérives récentes



Ces derniers temps, certaines expertises et jurisprudences tendent à appliquer aux résidences de tourisme les mêmes critères d’évaluation que ceux utilisés pour les exploitations hôtelières traditionnelles, notamment en matière d’indemnité d’éviction. Cette pratique soulève de sérieuses réserves. Un exemple emblématique : le jugement du Tribunal Judiciaire d’Albertville du 21 avril 2023, validant une indemnité principale équivalente à 3 fois le chiffre d’affaires annuel de l’exploitant évincé.

Or, cette approche — bien que spectaculaire — repose sur une erreur fondamentale d’assimilation. Elle ignore les différences structurelles profondes qui distinguent ces deux modèles d’exploitation. En matière de rentabilité, de dépendance aux services, de taux d’occupation ou de durée moyenne des séjours, une résidence de tourisme n’a rien de comparable à un hôtel.

 

📊 Comparatif économique objectif

Indicateur

Hôtel Classique

Résidence de Tourisme

Taux de rentabilité brute (EBE/CA)

30 % à 45 %

20 % à 35 %

Rentabilité nette (RN/CA)

10 % à 20 %

5 % à 12 %

Taux d’occupation moyen (France)

65 % à 80 %

50 % à 70 %

Tarif moyen par nuit

90 à 140 €

60 à 100 €

Durée moyenne de séjour

1 à 2 nuits

3 à 7 nuits

Dépendance aux services annexes

Élevée (Restauration, MICE)

Moyenne (Ménage, Linge)

Ces écarts démontrent clairement que les flux générés par une résidence de tourisme sont nettement inférieurs à ceux d’un hôtel classique. Dès lors, appliquer des multiples de chiffre d’affaires identiques est économiquement incohérent et juridiquement contestable.


Valorisation résidence de tourisme

💼 Valorisation du secteur : des repères fiables et cohérents


Un exemple récent apporte une illustration crédible et réaliste : la prise de participation de la Compagnie des Alpes (CDA) à hauteur de 33 % dans Terrésens, acteur majeur de la gestion de résidences hôtelières en montagne. Cette opération de 6,9 millions d’euros valorise Terrésens à 0,3x son chiffre d’affaires, ce qui reflète un niveau de prudence raisonnable, fondé sur des référentiels économiques tangibles.

Ce multiple est également en ligne avec la valorisation du seul acteur coté du secteur, à savoir Pierre & Vacances, valorisé à 0,35x le chiffre d’affaires projeté 2026.

 

💡 Enjeux d'expertise et recommandations


L’évaluation d’un fonds de commerce doit s’appuyer sur une approche rigoureuse, priorisant les flux de trésorerie futurs actualisés (DCF), et non sur des approximations grossières par des multiples de CA déconnectés de la réalité opérationnelle.


Une résidence de tourisme est deux fois moins rentable qu’un hôtel.

Il est donc économiquement infondé d’utiliser les mêmes multiples pour déterminer une indemnité d’éviction.

Les juridictions et les experts doivent rester vigilants pour éviter toute survalorisation préjudiciable dans les contentieux commerciaux. Les résidences de tourisme, en tant qu’actifs à rentabilité plus modeste, appellent à une approche différenciée, contextualisée et économiquement justifiée.

 

 
 
 

Comments


bottom of page